Groupe à découvrir : WOOD MEN, l’interview

Entre mélodies incantatoires et expérience des sons, WOOD MEN propose des compositions folk rock teintées d’électro. On entre, on suit le mouvement, on reste suspendu à la pulsation et une autre porte s’ouvre dans un rythme effréné,…

Julien Poitte, le guitariste et chanteur du groupe a accepté de répondre aux questions de Prog-Mania.

Comment peut-on définir la musique de WOOD MEN ?
Nous qualifions notre musique de « folk rock indépendant », c’est à dire une musique à dominante folk rock, mais qui est influencée par beaucoup d’autres styles tels que le Blues, l’Electro, le Jazz, la Pop… etc. L’idée étant d’explorer, de mélanger sans se cantonner à des codes bien précis.

Comment, quand le groupe s’est-il créé ? A-t-il évolué depuis sa création, etc. ?
A sa création en 2011, le groupe s’appelait « Green Wood » en référence à Johnny Greenwood, le guitariste de Radiohead. Ce nom est venu très naturellement, tant le jeu atypique de ce guitariste et la liberté créative de ce groupe me parle. Je suis parti d’un projet solo qui s’appelait Nazca et ai donc demandé à Eric (Batteur), avec lequel j’avais déjà joué dans un autre projet, de me rejoindre pour former un duo. Jusqu’en 2015, il y a eu une évolution du son en partant d’un folk rock assez aérien et jazzy pour y ajouter une touche d’électro et un rock plus électrique. Cette évolution du son du groupe s’est confirmée avec l’arrivée de Guillaume à la basse début 2016.

Le 1er nom du groupe était Green Wood, pour quelles raisons a-t-il changé ?
Suite à ces 4 premières années de « construction », nous avons tout d’abord enregistré un premier EP autoproduit en octobre 2015. Au moment de sortir ce disque, nous avions un choix à faire sur le nom du groupe. Tout d’abord, notre son avait bien évolué, nous commencions à travailler avec Guillaume à la basse (il se trouve que c’est lui qui nous a enregistrés) et l’identité globale du groupe était de fait, bien différente. De plus, nous avions beaucoup de remarques de la part du public ou des professionnels, sur le fait que l’on ne nous trouvait pas facilement voir pas du tout sur internet. Lorsqu’on connaît l’importance de ce média aujourd’hui, il était difficile de garder ce nom trop rependu… On a donc pensé que c’était le meilleur moment pour le changer. Nous avons voulu garder un élément originel et garder une identité forte. « Wood Men » est donc né à ce moment.

Combien de musiciens jouent dans WOOD MEN, quel est le rôle de chacun (chant, compositions, mixage, etc.) ?
Nous sommes donc maintenant 3 musiciens et nos rôle sont les suivants : Julien Poitte : Guitares, clavier, chant lead, composition et écriture pour le groupe (quelques textes ont été écrits par ma femme Séverine). Eric Da Silva : Batterie, Chœurs, SPDSX (Pads électro). Guillaume Giazzi: Basse, Enregistrement et mixage.

Quelles sont vos influences musicales, vos références ?
Nos influences sont assez larges, cela va de Pink Floyd à Gainsbourg en passant par Radiohead, Sufjan Stevens, Bjork, Patrick Watson, Andrew Bird, David Bowie, Avishai Cohen, Queen, Grizzly Bear, Elliot Smith, Michael Jackson, Nirvana…

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N’est-il pas difficile de mettre sa musique en avant en France, lorsque l’on fait du Rock alternatif ?
Le rock alternatif ou le rock indépendant, qui diffère légèrement en terme de style, font partie de ces musiques qui sont plus liées a des réseaux axés sur la culture qu’a des réseaux axés sur le commerce. Même si l’on ne peut pas dissocier la culture du commerce, nous sommes directement dépendant des politiques culturels et associatives. Grâce au soutien de salles de musiques actuelles, de festivals ou de cafés concert dont la programmation est axée sur la culture en opposition à une multitude de lieux et d’événements axés sur l’animation, nous arrivons à nous produire et à travailler avec des structures indispensables au développement de notre projet. Sur l’année 2016, nous avons eu la chance de travailler avec « l’Atelier » de Cluses, suite au succès dans un tremplin local et avons bénéficié d’un accompagnement professionnel sur la saison avec des résidences encadrées par un intervenant scénique, un travail sur le global du projet (graphisme, communication, dossier de presse… ). De plus, nous avons pu nous produire sur le festival « Musiques en stock » au mois de juillet. Nous n’avons donc pas à nous plaindre, mais il faut voir que ces lieux et événements sont fragiles de part cette dépendance. Par exemple, la mairie de Cluses a décidé de supprimer la subvention qu’elle donnait au « Musiques en stock » pour 2017. Résultat, le plus gros festival gratuit de France (et qui programme essentiellement des groupes indé) va disparaître et le groupe sélectionné cette année par ce dispositif n’aura pas la chance de s’y produire. C’est globalement une baisse, voire une disparition de subventions indispensables qui compromet la mise en avant de projets comme le nôtre. Au delà de cela, en France, la part de l’indépendant reste faible dans le paysage musical, mais c’est aussi le secteur qui a par exemple le mieux résisté à la crise du disque. De quoi rester optimiste !

Le chant en anglais a-t-il été un choix naturel et évident ou bien le français a-t-il été envisagé ?
C’est un choix qui c’est naturellement imposé au fil du temps. Sur mon premier projet de composition, j’étais dans l’idée de faire du folk rock indé à la Française et surtout en Français. C’était plus une forme de conservatisme primaire et un manque de maîtrise de l’Anglais qui me poussait a faire ce choix. Il se trouve que l’Anglais chanté est si agréable à écouter et à pratiquer, que petit à petit, il s’est imposé. La musicalité de cette langue me plaît et colle tout à fait à l’esthétique recherché.

Quels sont vos projets à court et moyen terme ? Y a-t-il des concerts en prévision ?
Nous avons enregistré 2 nouveaux titres et tourné un clip sur l’un d’eux. Le clip doit sortir début 2017. La vidéo reste un très bon moyen de faire passer l’univers dans lequel on évolue. Nous recherchons par ailleurs une structure (label, tourneur…) pour nous permettre d’aller plus loin et nous accompagner pour la suite. En parallèle, on travaille sur un projet de premier album. La création reste notre premier moteur, plusieurs morceaux sont d’ailleurs en cours d’écriture. Pour la saison à venir, nous avons la chance d’être soutenu par une autre salle (Château Rouge à Annemasse), qui nous a proposé de continuer le travaille fait avec l’Atelier de Cluses. Nous avons donc une résidence de 4 jours prévue début janvier 2017 et sommes programmés sur un festival Franco-Suisse intitulé « Walk the line » également soutenu par la fondation Suisse CMA. Nous nous produirons donc le 17 janvier 2017 au Chat Noir (Carrouge – Suisse) et le 21 janvier 2017 à Château Rouge (Annemasse). Ce début d’année sera aussi marqué par une date au Brise-Glace à Annecy, le 08 février 2017. La suite de la saison reste en construction et d’autres dates sont à confirmer.

http://www.wood-men.fr/

https://www.facebook.com/woodmenband/

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