Steve Hackett : chronique album « The Night Siren »

Steve Hackett : chronique album « The Night Siren » (2017)

Steve Hackett, icône vivante du rock progressif, est un grand voyageur. Sur ce nouvel opus, il nous fait encore partager ses impressions de voyage, nous emmenant vers le moyen orient, l’orient, l’Amérique du sud, l’Espagne,… sans compter bien sûr son goût pour Sati ou Camille Saint Saens. On ne peut toutefois pas réduire sa musique à de la world music. Ce sont des touches impressionnistes, des suggestions de voyages.. .  il est un tisseur de  patchworks musicaux exceptionnels.
On ne peut également pas vraiment dire que ses disques se suivent et se ressemblent. Ou plutôt si, ils se ressemblent dans leur qualité exceptionnelle d’inspiration depuis quelques années. Par rapport au précédent album, la place dévolue à l’instrumental est beaucoup plus importante, avec la touche du maître qui peut nous emmener dans un seul morceau vers des horizons différents avec une grande homogénéité dans le discours musical .Certes ce discours n’est pas forcément assimilable dès la première écoute, car ici il sort de la norme couplet/refrain pour nous proposer des mélodies chantées qui seront répétées, mais peu de fois. Un seul morceau échappe à cette construction (‘West to East »). On ne peut pas analyser chaque morceau, ils se laissent chacun à leur façon déguster avec des délices différents. Une musique à écouter bien sûr comme les bons vieux disques de Genesis, mais aussi, pourquoi pas, à danser ! Rien n’est mou ici ! Aucune faute de goût. Il assure toutes les parties vocales, Amanda Lehmann et les autres étant relégués aux chorus qui sont vraiment très beaux ! La voix de Steve Hackett s’est largement bonifiée avec le temps. Les claviers de Roger King (le vieux compère co auteur de nombreux morceaux) sont vraiment magnifiques comme d’habitude. La présence de vrais batteurs (Nick d’Virgilio et Gary O’Toole quand même) sur de nombreux morceaux se fait vraiment ressentir par rapport aux percussions programmées.
Bien sûr Hackett est un guitariste hors pair, avec cette sensibilité particulière qu’on lui connait depuis « Nursery Cryme ». Ces sons toujours très recherchés. et une technique dont la vélocité n’a rien à envier à Steve Vai et consorts(rappelons qu’il est aussi en 1972 l’inventeur du tapping que Eddie Van Halen a mis en avant dans son jeu bien après, seulement les chroniqueurs officiels de l’époque ont injustement attribué à ce dernier la paternité de cette technique !).
Explorateur de son instrument et de sonorités nouvelles, Hackett a bien sûr une patte sonore immédiatement identifiable : un son velouté, des touches impressionnistes et soli aériens, bends au sustain infini qui vont chercher l’harmonique, jeu de trémolo bar vertigineux.
Il nous gratifie encore ici de plus nombreux et longs soli .
Son art de la guitare classique est sublime, et il nous gratifie même ici d’une introduction dans le style sevillana flamenca que ne renierait sûrement pas Tomatito ! (« Anything but love », peut-être mon morceau préféré tant il est riche en sonorités, en climats et si bien construit).
Voilà, Hackett fait depuis bien des années partie de mon univers musical. Je n’ai pas toujours complètement aimé ce qu’il a produit. Mais depuis 4 disques (et ses fameux « Genesis Revisited », son inspiration est au top. Il est un des trois guitaristes qui auront marqué (et fondé) le rock progressif des seventies avec Robert Fripp et Steve Howe. Il reste cependant actuellement le plus productif et intéressant des trois. A déguster sans modération: de la grande grande musique !
  • Chronique rédigée par Topprog – Album recommandé par Prog-Mania

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