Steven Wilson : chronique album « To The Bone »

Steven Wilson : chronique album « To The Bone » (2017)

Héritier des seventies, eighties… Steven Wilson ne s’est jamais caché qu’il voulait faire un morceau de de 4 accords qui rapportent des millions ( « Four chords that made a million », Lightbulb Sun)! Le titre « Hand cannot erase » du précédent album éponyme louchait déjà bien vers ce format pop, disons plus accessible que « raider 2 » et ses 23 minutes… qui, c’est mon avis, sont plus intéressantes sur scène que sur disque.

Et l’homme étonne quand même et toujours par son talent ! On ne peut pas vraiment parler de rupture musicale ici, mais bien de l’exploitation de tout ce qu’a fait SW depuis qu’il enregistre. A l’écoute de ce disque on peut entendre des réminiscences de « Signify », aussi bien que de  « The incident ». La patte SW est reconnaissable dans cette œuvre épurée de longueurs parfois languissantes figurant sur  certains opus précédents. Et comme il le dit, faire un format de 4 minutes c’est parfois plus difficile que de faire un « epic » de 30 minutes. Probablement… Et à l’écoute de ce disque, je ne me sens aucunement frustré lorsque les morceaux s’arrêtent. On a 11 titres bien différenciés  qui se laissent délecter avec plaisir. Si c’est de la pop, c’est de la pop de qualité ! On n’est pas chez Robbie Williams quand même ! Bien sûr « Permanating » n’est pas un chef d’œuvre de pop, ni de musique tout court. Mais pour une fois dans sa carrière qu’il nous fait un truc presque joyeux, on ne peut pas lui en vouloir. Et suivi d’une perle de délicatesse comme « Blank tapes »… admiration! SW fait un rock qui cogne parfois fort même si il a abandonné le côté « métal » souvent présent dans les derniers opus de Porcupine Tree. Les guitares, omniprésentes, sont crunchées, overdrivées, saturées mais jamais lourdes. Et ça envoie très bien comme « People who eat darkness » avec son riff d’enfer. Et si on tend bien l’oreille les références crimsoniennes et floydiennes sont bien présentes également. Fini le saxo de Theo Travis mais un bel harmonica, je dirais même étonnamment foudroyant sur le magnifique « Refuge ». De belles voix féminines aussi avec en particulier Nineth Tayeb. Les claviers sont toujours superbes, mais on peut regretter un peu la basse tonitruante de Nick Beggs qu’il va quand même emmener en tournée (ouf !). Enfin, il sait nous concocter des soli de guitares intéressants, pas de frustration sur ce point non plus.

Steven Wilson nous offre un paysage musical pas si nouveau que cela finalement. Sa logique musicale en 2017  en vaut bien d’autres. A 50 ans on ne peut pas lui reprocher de vouloir accroître son public. N’est-ce pas le but de tout musicien? Il n’y a pas de compromission quelle que soit l’éventuel succès « grand public » de ce disque (en France, par contre, c’est une autre histoire !).

18/20

  • Chronique rédigée par Topprog

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