RIVERSIDE : chronique album « Wasterland » (2018)
Il existe au moins 3 grands groupes de Prog Rock qui ne peuvent nier l’héritage de feu Porcupine Tree : Opeth, The Pineapple Thief et Riverside. D’une part chacun de leur leader (Mikael Akerfelt, Bruce Soord, Mariusz Duda) ont bénéficié dans leur carrière de la collaboration du grand Steven Wilson (enregistrements, première partie de concert) et d’une filiation musicale souvent évidente : du rock essentiellement Prog qui flirt beaucoup avec le métal et un peu avec la Pop.
Riverside a connu un drame en 2016 avec la mort de son guitariste Piotr Grudziński .Le groupe a sorti en 2017 un album instrumental en hommage, avec des enregistrements non mis sur les disques précédents (Eye of the Soundscape), . Bien, mais Riverside sans la belle voix de Mariusz Duda ce n’est pas tout à fait Riverside…
Le groupe nous revient donc en trio avec un vrai nouvel album. Et on n’a pas de déception ! Pour moi « Love, tears and the time machine » (2015)…..était leur meilleur opus, un disque qu’on pouvait qualifier de parfait, sans aucune faiblesse. On est ici sur le même registre. Et la voix de Duda est toujours exceptionnelle dès l’intro « a capella » ». Il nous offre aussi un registre inhabituel, très grave dans « Guardian Angel » et « Wasteland », une voix profonde entre Mick Moss et Peter Hammill. Un incontestable leader qui signe tous les morceaux, un chanteur exceptionnel doublé d’un excellent bassiste. De plus il tient ici les rythmiques à la guitare électrique et acoustique. Les soli sont effectués par 2 invités absolument inconnus qui s’en tirent plutôt bien ! (le solo de la belle ballade pop « River down below »). On est dans du pur Riverside avec beaucoup de chant bien sûr, mais une grande place aux parties instrumentales (un morceau entier, fabuleux « The struggle for survival » et aussi la majeure partie du titre éponyme).
Les guitares sont « heavy » mais les moments de relâchement, une musique plus détendue, atmosphérique sont nombreux comme d’habitude. Les mélodies sont toujours belles, sombres souvent, et la construction des morceaux ne génère aucun ennui. Ainsi « Wasteland » qui commence un peu comme une ballade acoustique celte et qui se transforme en tuerie Métal puis en une sorte de mélodie à la Ennio Morricone avec un tremolo et un son de clavier assez « vintage » . Intéressant. Le disque se termine par un magnifique morceau chanté au piano, sorte de berceuse triste qui raconte les enfants au milieu des bombes. Les paroles de Duda sont toujours intéressantes.
Quand même l’absence des superbes soli aériens de Piotr se fait sentir. Espérons que Mariusz Duda trouvera un guitariste de cette envergure pour les tournées et pour la suite. Au final un excellent album qui ne décevra pas les aficionados.
- Chronique rédigée par Topprog