Walter Trout : chronique album « Survivor Blues »

Walter Trout : chronique album « Survivor Blues » (2019)

Walter Trout est revenu en 2017, après de gros problèmes de santé mettant sa vie en jeu (d’où le titre de cet album), avec un disque sur lequel tous ses amis sont présents. Et quand on a des amis tels que Joe Bonamassa, Sonny Landreth, Mike Zito, Robben Ford, Warre Haynes, Eric Gales, Edgar Winter, Joe Louis Walker, John Mayall… et bien il n’est peut-être pas aussi facile que cela de produire un disque homogène, tant ces talents sont dans un univers blues polymorphe ! Pourtant « We’re all in this together » a été adoubé par le milieu de blues en recevant la récompense de meilleur disque de blues de l’année. Récompense amplement méritée tant le résultat est homogène et époustouflant de créativité, avec une majorité de morceaux originaux. Ce qui montre aussi l’adaptation de cet homme à tous les styles de la sphère blues.
Il nous revient ici avec 12 titres, qui sont des reprises, certes pas galvaudées, mais la grille blues reste la grille blues et certains morceaux font évidemment penser à certains autres morceaux… L’achat de ce disque ne vaudrait déjà que pour le solo qui termine le premier morceau, magnifique par sa construction, son intensité, et par le son. L’homme, malgré sa virtuosité, ne fait pas dans la démonstration. Il n’est probablement pas aussi véloce que Joe Bonamassa, mais une si longue carrière dans le blues, un peu dans l’ombre certes, laisse à entendre une virtuosité de tous les instants. Sa vieille Stratocaster sonne d’enfer, ça crunch, ça overdrive, ça distorse, ça fuzze à tout và ! On est dans le vrai Chicago blues, électrique, puissant, sans fioritures. Une instrumentation minimaliste (orgue fabuleux), une base rythmique qui groove énormément (bravo pour l’enregistrement de la caisse claire en particulier qui ne « bouffe » pas tout l’espace comme dans de nombreux enregistrement modernes, mais qui reste bien à sa place parmi les fûts, ce qui donne ce son très « terrestre »). Pas une ombre de guitare acoustique, vous l’aurez compris, c’est du tout électrique et ça déménage, sans être bruyant. Play it loud, mais sans ajout de cuivres, comme là aussi on a peut être un peu trop souvent (Joe Bonamassa, Beth Hart, KWS, Ana Popovic). La guitare est magnifiée par les amplis à lampes surchauffés et les réverbs appropriées, sans effets type vibrato, wahwah (peut-être une pincée de vibe sans le dernier morceau qui sonne un peu Hendrix?). Et pas une seconde d’ennui pour l’auditeur, à moins de ne pas aimer ce blues électrifié. Certes Walter Trout ce n’est pas la voix du blues mais elle passe toujours très bien et n’est jamais désagréable, juste rugueuse ce qu’il faut. Juste 2 invités ici, le chanteur Sugarray Reford et Robby Krieger (qu’on ne présente pas!) époustouflant à la slide. Voilà, les anciens sont bien toujours présents dans le blues même si les jeunes poussent fort (et c’est tant mieux!) et on peut vraiment considérer que Walter Trout reste dans le top ten des guitaristes du genre, avec son style épuré, toujours très lisible et fondamentalement bluesy !

  • Chronique réalisée par Topprog

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