OPETH : chronique album « In Cauda Venenum » (2019)
Force est de reconnaître que ces musiciens suédois produisent des œuvres d’une qualité constante depuis qu’ils ont, sous la tutelle bienveillante de Steven Wilson, abandonné le Métal et opté pour une vision bien personnelle d’un Prog-Rock coloré vintage. Après le chant « growl », abandonné après « Watersheld » (excellent album au demeurant) et une incursion surprenante mais très intéressante dans le monde « crimsonien » avec « Damnation », OPETH nous offre son quatrième opus dans ce style que le combo s’est bien approprié. A vrai dire rien de bien nouveau après « Heritage », « Pale communion » et « Sorceress » qui sont d’un niveau et d’un intérêt comparables, c’est à dire majeur !
Pour info, le groupe nous offre en bonus une version chantée en suédois, langue pas désagréable du tout à l’oreille. OPETH, pour moi, c’est bien sûr le leader Mikael Arkfeld, compositeur et auteur à la voix aussi veloutée que puissante, qui me fait énormément penser au premier chanteur de Uriah Heep, David Byron. Ses compositions sont toujours d’un grand intérêt dans la forme: un Prog somme tout assez accessible car très teinté de ce hard-rock des 70’. Mais incontestablement Prog, avec des grandes envolées lyriques, des arpèges de guitare, des temps calmes avec le mellotron et l’Hammond B3 omniprésents. Ce dernier, plutôt dans l’esprit de VDGG (« Next of Kin »), ainsi que des accords et des harmonies vraiment propres au groupe, et ce depuis le début de leur carrière.
Le groupe est doté d’une rythmique solide et aussi d’un Lead Guitar hors pair en la personne de Fredrik Åkesson, dont les traits de guitares modernes et omniprésentes ne nous laissent aucun doute sur la date de ce disque malgré le son globalement teinté années 70. OPETH a trouvé un bon son studio, très réverbéré sur tous les instruments et la voix, et en même temps très lisible. Aucun instrument, aucun détail n’est noyé même dans les moments les plus rugueux (et il y en a !). Vraiment aucune mollesse dans cette musique ! L’introduction très » Schulzienne » est remarquable et il s’ensuit une suite de 9 morceaux qui captivent sans cesse l’intérêt de l’auditeur. Les 2 derniers morceaux accolés sont à mon avis ce que le groupe a écrit de mieux. Seize minutes d’enchantement et un final phénoménal de puissance lyrique !
Voilà, ce groupe est depuis pas mal d’années dans mon top 5 de ce style, et visiblement, avec ce niveau de compositions, il n’est pas prêt d’en sortir ! 20/20
- Chronique rédigée par Topprog