BIG BIG TRAIN : chronique album « Grand Tour »

BIG BIG TRAIN : chronique album « Grand Tour » (2019)

Écouter un disque de BIG BIG TRAIN c’est comme déguster une boite de biscuits variés à Teatime. Ce groupe tellement « british » nous présente une telle variété de rythmes, de sonorités, de couleurs, d’atmosphères que je ne peux m’empêcher de faire cette analogie ! BBT c’est bien sûr Nick D’Virgilio, batteur d’une classe exceptionnelle si il en est, à la frappe magique et créative. La différence entre un excellent et un exceptionnel batteur se fait entendre à chaque instant : la musique n’est jamais molle, même dans des parties lentes. Et puis la voix de David Longdon (voix et flûte), évoquant Peter Gabriel bien sûr mais ce serait réducteur si l’on en restait là : puissante, montant parfois très haut, sans pathos ou de grandiloquence excessifs, très agréable. Ce groupe de 7 musiciens ne se réduit cependant pas à ces deux leaders. Même si aucun instrument n’est mis en avant, assurant une grande cohérence et équilibre à l’ensemble, il est toujours intéressant d’écouter attentivement chaque morceau de manière presque analytique (un régal d’enregistrement et aussi pour ceux qui aiment les sonorités modifiées par différents effets). Ainsi, on entendra la subtilité de jeu et de couleurs apportés par chaque musicien : les sons variés et les soli de guitare inspirés de Dave Gregory, les claviers chatoyants de Danny Matters (piano magnifique tout le long de l’opus), la basse ronflante et douce de Greg Spawton (un des membres fondateurs), le violon, entre classique et celte, de Rachel Hall et les ajouts à la guitare 12 cordes, claviers et voix de Rikard Sjoblom. Une richesse musicale de chaque instant distillée par ces musiciens. Chaque morceau est difficilement descriptible, avec des longueurs variées, des parties catchy (avec « Alive » on est un peu dans Asia du bon vieux temps!)... et quand même 3 morceaux de plus de 13 minutes absolument captivants. Alors, comme 7 musiciens ne semblent pas suffire à créer une ambiance sonore unique, il y a de plus le  « BBT brass ensemble » qui distille une couleur cuivrée sur certains morceaux, sans ostentation mais toujours très à propos. Et de plus… un petit orchestre de chambre (9 violons, 3 altos, 3 violoncelles et 2 contrebasses + un chef) pour donner encore plus de matière sonore et de couleurs ! Et ça s’entend, mais aucune note de mauvais goût que pourrait induire cet apport « classique » dans ce rock progressif. Car on est bien dans du rock progressif, aucune question à se poser là dessus. Avec des passages et des morceaux assez accessibles, d’autres un peu plus ardus flirtant avec le jazz-rock, et au bout du compte aucun ennui pour l’auditeur (à par peut être, je dois le dire, le seul instrumental « Panthéon » qui tourne un peu en rond avec un thème mélodique peu inspiré….). « «Ariel » et « Voyager » sont deux opus d’une grande puissance évocatrice.

A noter le thème de l’album, voyages dans l’espace et le temps (chaque morceau est expliqué en détail) ainsi que le superbe packaging avec le magnifique artwork de Sarah Louise Ewing qui inciterait à l’achat du vinyle, s’il n’était pas hors de prix !…

Certes, rien de bien nouveau par rapport aux opus précédents. Le groupe semble avoir trouvé son public et sa voie avec un Prog chatoyant aux couleurs singulières qui donnent une touche tout de suite reconnaissable.

Du grand art et franchement…. « Take one more cup of tea, please !… »

18/20

  • Chronique rédigée par Topprog

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