Grant Haua : chronique album « Awa Blues »

Grant Haua : chronique album « Awa Blues » (2021) – Dixiefrog / Pias

Grant Haua est un artiste qui a un parcours atypique. Il vient, comme il le dit lui-même, d’un tout petit pays, la Nouvelle Zélande, où il est complexe de mesurer si l’on est vraiment bon ou pas. Après avoir produit 7 albums (auteur, compositeur, interprète), il a eu l’opportunité de rencontrer le batteur Michael Barker (Neil Finn, John Butler Trio). Cette rencontre  a généré la formation du groupe Swap Things qui a rapidement bénéficié d’une notoriété phénoménale dans cette partie du monde. En janvier 2019, après de nombreuses tournées en Australie et en Nouvelle Zélande, Grant Haua a décidé de quitter son groupe pour se concentrer son propre projet.

Pour comprendre du mieux possible la profondeur de cet album, ainsi que sa genèse et ses qualités techniques, il me semblait nécessaire de connaitre, a minima, ces quelques extraits de la présentation de Grant Haua, très éclairants, et comprendre comment un label tel que Dixiefrog avait pu dénicher une perle de ce calibre !

Le titre de l’album est « Awa Blues ». Il y a bien sûr une texture et des influences Blues dans la musique de Grant Haua, mais il y a également des reflets et des influences culturelles, folk et populaires dans ce qu’il nous propose. La culture Maori de l’auteur est parfois présente sur certains passages, avec délicatesse et subtilité, plutôt en filigrane, mais en coloriant harmonieusement les harmonies.

La voix de Grant Haua est puissante, profonde, chaleureuse, imposante. Elle lui permet d’être le fil conducteur sur chacun des titres. Elle porte les mots, les fait vibrer et résonner sur une musique qui rapproche d’une manière naturelle les frontières et les continents. Elle est là pour conter des histoires et exprimer les ressentis qu’il a au plus profond de lui-même. Les textes sont parfaitement écrits, poétiques, tourmentés, vivants, enjoués. Il faut d’ailleurs saluer l’initiative de l’éditeur, car ils sont disponibles sur le livret en anglais et en français, ce qui permet de mesurer le poids des phrases ainsi que l’influence de l’écriture sur l’œuvre globale. S’agissant de ce disque, on peut également parler de poésie, portée par une voix qui impose le respect.

L’album est, d’un point de vue instrumentation, basé en grande partie sur l’acoustique (guitare, tambourin, shakers, piano, woodblock, etc.). Les 2 morceaux avec de la guitare électrique, « This is The Place » et « Addiction »  font appel à des invités prestigieux, Fred Chapellier et Neal Black.

La musique proposée ici, ainsi que la manière dont elle est mise en œuvre, est fédératrice, lumineuse et universelle. Quand on écoute cet album, tout laisse à penser qu’un artiste de la classe de Grant Haua a l’avenir devant lui !

  • Album recommandé par Prog-Mania

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https://granthaua.com/

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