Archie Lee Hooker & The Coast To Coast Blues Band : chronique album « Living In Memory » (Avril 2021 – Dixiefrog)
Quand un musicien de Soul-Blues de la qualité d’Archie Lee Hooker sort un nouvel album, on est logiquement attentif à ce qu’il propose. Le neveu de John Lee Hooker, accompagné par sa formation The Coast To Coast Blues Band, revient avec l’album « Living In A memory » qui m’a, il faut bien l’avouer, particulièrement impressionné dès les premières mesures du premier titre, « Long Gone » !
ALH possède une voix suave et profonde, également puissante et feutrée, avec des intonations soul qu’il sait utiliser à bon escient. Cette voix très expressive, chaleureuse et pleine d’humanité, créé un univers qu’il sait parfaitement mettre en valeur, qu’il fait graviter dans une osmose subtile et personnelle avec l’accompagnement et les arrangements des différents morceaux.
Sur cet album au spectre musical particulièrement étendu, qui possède une grande partie de titres construits avec beaucoup d’ampleur et de matière, on entendra de très belles envolées d’orgue Hammond, des cuivres, de la guitare, du saxophone, du mélodica et même du thérémine… mais on profitera aussi de quelques moments plus intimistes, comme sur le morceau de clôture « I miss you, mama ». Mais surtout on aura le plaisir d’écouter 12 titres qui ont été écrits chacun avec un feeling particulier, avec une orchestration différente et avec une ambiance chaque fois renouvelée.
« Living In A memory » est en quelque sorte un album « d’ambiances ». La sensibilité de ALH, portée par sa voix très ubiquiste, se transpose, s’adapte et est palpable dans chacun des titres, de manière à raconter chaque fois une histoire particulière dans un cadre bien défini.
Le second titre, « It’s a jungle out there », après une très belle introduction avec des cuivres, met en valeur la batterie, une superbe ligne de basse, l’Hammond et un premier « show » de mélodica. « Blinded by love », avec Bernard Allison à la guitare est davantage dans le style Chicago blues. Le quatrième titre, qui a donné son nom à l’album, est une perle de finesse avec son atmosphère planante dévolue au thérémine, et un peu rétro. Le cinquième titre, « Sorry, Baby » est magnifique avec son intro jazz à la trompette bouchée, et sa partie de guitare particulièrement subtile. « Getaway » est davantage tourné vers le style Boogie Blues Rock, avec des cœurs féminins et même quelques phrases en français en arrière-plan. Le septième titre, «Parchman Bound » est un blues construit de manière assez simple, adossé sur un riff/rythme plutôt lancinant qui perdure de manière constante. « Nightmare Blues » est en rupture avec qui a précédé : il s’agit d’un blues traditionnel joué à la guitare acoustique et slidée. « My Baby », avec une très belle introduction au piano, fait une part belle aux cuivres et au saxophone, tout en incluant un solo de guitare un peu façon Stray Cats. Le dixième titre, « I lost a woman », est un blues électrique construit sur un enchaînement de solos de guitare.
Cet album est une perle. Les 6 musiciens de la formation et la douzaine d’invités ont réalisé un travail remarquable, sublimé par l’expressivité vocale de ALH. Sa voix est une fois de plus un rouage essentiel pour lier tous les éléments, aviver chacun des titres et raconter des histoires.
- Album recommandé par Prog-Mania
Line-up – Archie Lee Hooker : chant & guitare acoustique / Fred Barreto : guitare & chœurs / Matt Santos : Hammond, Rhodes, blues harp & mélodica / Nicolas Fargeot : basse / Yves « Deville » Ditsch : batterie, percussions, chœurs & programming
Invités : Bernard Allison, Robert Meyer, Elise Nunes, Pugsley Buzzard Wateringcan, Paulo Silva, Sven Kiefer, Yann Thein, Christian Ehringer, Ulrich Röser, Suavo Jones, Emma Lee, Marion Leray, Florence Hennequin