« Ainsi parlait Hominina » est le premier album du groupe français rock in opposition, math rock, jazz rock progressif cartoonesque, ZHORHANN. Il sortira le 15 septembre 2023 via le label Italien de musiques progressives Luminol records.
Il fait suite à « La Théorie des cordes », un premier projet matriciel initiateur de celui-ci. Il s’efforce de comprendre Sapiens depuis les cimes de sa beauté jusqu’au abysses de sa bêtise, non pas pour en extraire une certaine morale ou se dresser en juge de ce spectacle, mais pour se frayer le meilleur chemin possible en comprenant au mieux cette matière dont il est constitué.
ZHORHANN tire son nom de l’équation de Zoran (équation du tout) extrait du livre de René Barjavel « La nuit des temps ». Il s’agit d’un projet musical instrumental, un peu Zappaïen, avec des touches de Mr Bungle, Secret Chief 3, John Zorn, Naked City, Nirvana, Tex Avery, Pantera, Steve Coleman, Tigran Hamasyan. Il est composé de trois musiciens aguerris venant d’horizons très variés qui enrichissent le propos.
Cet album se concentre sur Sapiens, ses comportements, son originalité, sa beauté, sa poésie, son organisation bancale, sa soif incohérente de raison, de justice et paradoxalement de privilèges, sans épargner sa laideur comme sa bêtise. Il comporte huit morceaux qui décortiquent l’humain moderne à la veille de son extinction.
Auto condamné par son mode de vie si confortable, il préfèrera le maintenir quitte à disparaître, plutôt que d’oser le remettre en question, effrayé par le mouvement impossible de ces monumentales normes qu’il pense avoir gravées dans le granit de ses montagnes sacrées. Il fantasme tout autant la force de ses maîtres qui lui dictent la teneur tolérable, de ce qu’ils nommeront à tort et en chœur Pensée mais qui n’est qu’un flot électrique de stéréotypes, ordonnés par la névrose et qui est, en réalité, plus proche d’un éternuement que d’une pensée réelle. Inondé par les propagandes infusées dans tout le spectacle quotidien, Sapiens passe systématiquement à côté de sa réelle puissance individuelle.
Nous espérons par cet acte flatter son narcissisme, en lui offrant un miroir qui, nous le souhaitons, saura être lui être utile dans cette période où seule la révolution reste une option sérieuse pour la vie.
‘Ainsi parlait Hominina‘ est évidemment un clin d’œil à Nietzsche, c’est un conte musical philosophique qui désespère d’entre apercevoir une quelconque raison dans ce réel ou l’abstraction des règles du marché, de l’individualisme égaré et de la concurrence dogmatique ont su polluer toutes les pensées jusqu’à en interdire la critique, reniant la méchanceté vitale au profit d’une bienveillance creuse, marketing et bornée. Ces religions du bonheur consumériste ont su proscrire l’imagination nécessaire à la remise en question et transformer le besoin spirituel en quête individuelle d’une paix esseulée, méditative et fantasmée. Face à l’incendie on peut certes apprendre à être en paix à l’intérieur de soi et se tenir pour seul responsable de son bonheur, mais il semble surtout utile d’agir concrètement dans le but d’éteindre les flammes que nous avons par ailleurs et dans cet exemple, nous-même déclenchées.
Conscient que cet acte demeurera inutile, comme des Don Quichotte, cette œuvre, avec tout le ridicule qu’elle arbore avec panache, nous a tout de même semblé une option plus pertinente que de contempler la scène sans même tenter quoique ce soit, que de rester impassiblement muets, dans cet état d’hypnose, générée par notre surconsommation ininterrompue de spectacle.
Composition du groupe pour l’enregistrement en trio : Vincent Blandeau (basse) – Heiva Arnal (batterie) – Mathieu Torres (guitare, compositions, concept & mastering).
Mixage : Hugo Lemercier [studio ‘La Mercerie’ de Mirepoix (09)] – Artwork : Stéphanie Artaud
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