EMERALD MOON : chronique album « The Sky’s The Limit » (Sortie le 13 juin 2025).
EMERALD MOON est un groupe français résolument orienté vers le Classic Rock, qui s’est constitué en 2024. Il est composé de musicien(ne)s particulièrement aguerri(e)s : Vanessa Di Mauro (chant), Fabrice Dutour (guitares – United Guitars), Michaal Benjelloun (guitares – Gaëlle Buswel Band), François C. Delacoudre (basse – ex Laura Cox Band, Soho Riot) et Laurent Falso (batterie – ex Jack Bon).
Dès les premières minutes d’écoute de ce premier album, « The Sky’s The Limit », une évidence s’impose : les cinq musiciens d’EMERALD MOON ne l’ont pas réalisé pour faire de la figuration ou pour proposer des sempiternelles variations sur des thèmes rock mille fois entendus. Ils ont fait en sorte de façonner leur propre style et d’être imaginatifs dans leur travail d’écriture. Les douze titres sont puissants, remarquablement construits et parfaitement mis en œuvre grâce à l’excellente technique que possède chacun des musiciens. Le travail de production, qui allie grain vintage et puissance moderne, contribue à amalgamer les talents et à forger la cohésion d’ensemble. Cette production donne d’ailleurs une vraie dimension live à l’ensemble.
Un des points remarquables de l’album est la présence d’une chanteuse, en l’occurrence Vanessa Di Mauro. Avec sa voix très légèrement voilée et sa technique impeccable dans tous les registres, elle apporte à EMERALD MOON une signature vocale spécifique et immédiatement reconnaissable en plus d’une relative originalité bienvenue, les chanteuses officiant dans le monde du rock n’étant pas légion.
Il y a beaucoup de tension électrique dans « The Sky’s The Limit », de guitares rugueuses, de riffs taillés dans le rock, de rythmiques hargneuses, de solos. On ressent la chaleur des amplis à lampes, les pulsations de la basse, les coups sur la caisse claire, les hurlements des guitares saturées, bref ce qui constitue l’ ADN d’un groupe de Classic Rock… Ce style de rock est par nature accrocheur et vivant, EMERALD MOON le démontre une nouvelle fois avec beaucoup de brio.
Le rythme des différents titres est très soutenu. Les solos s’enchainent, les ruptures de rythmes et les variations aussi. Les ingrédients du heavy rock sont réunis avec une précision et une justesse remarquables. Il faut souligner le travail des deux guitaristes, millimétré, créatif, percutant, sans aucun temps mort, jouant régulièrement en double solo. Avec la partie rythmique, ils portent haut et fort ce rock à la fois puissant et totalement maitrisé.
Quelques morceaux sont construits un peu différemment. Par exemple, l’excellent « Devil Woman » flirte avec le boogie, « Worry » est plutôt tranquille, « When there’s a will there’s a way » possède des sonorités southern blues. L’album se termine avec « Hummingbird… », une magnifique ballade aux accents folk posée sur des arpèges de guitares acoustiques.
Il y a des groupes qui s’allument et qui s’éteignent comme une allumette. Avec « The Sky’s The Limit », EMERALD MOON frôle la perfection et intègre avec une vigueur incroyable l’univers du Classic Rock. Il est évident que le feu incandescent du rock n’ roll porté par les musiciens de cette formation continuera de rester allumé pendant longtemps. Cet album, dont la réussite est incontestable, n’a rien à envier aux meilleures productions du genre, qu’elles soient anglo-saxonnes ou américaines. Ce coup d’essai est un coup de maître !…
- Album recommandé par Prog-Mania
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Crédit photo Richard Guilhermet