Arjen Lucassen a choisi pour ce nouveau projet l’option de réunir une formation relativement classique, bien loin de la profusion d’invités qui apparaissent sur ses projets antérieurs.
Parmi les petits nouveaux, le chanteur Jasper Steverlinck vient du Rock alternatif, et la batterie a été dévolue à Chris Maitland (ex Porcupine Tree) qui sait apporter avec une classe remarquable tout au long de l’album sa subtilité et sa finesse de frappe, ou bien une énergie parfaitement maitrisés quand cela est nécessaire.
Disons le tout de suite, les amateurs de Ayreon ne seront pas déboussolés à l’écoute de « on this perfect day ». Même si les ingrédients ont changé, le résultat final reste fortement imprégné par l’atmosphère qui habite les projets antérieurs de Maître Arjen ! Néanmoins, le fait d’avoir opté pour une formation plus concise rend le résultat global plus unitaire, moins grandiloquent. L’osmose est continuelle.
Revenons une seconde sur le nouveau chanteur Jasper Steverlinck : bravo à Arjen pour avoir réussi à le convaincre à participer à cette nouvelle aventure, car son talent est immense !
L’émotion, les sentiments, la finesse, la puissance et l’intensité qu’il sait mettre aux moments adéquats : tout y est. Sa maitrise vocale est totale, et sa seule présence tient facilement la comparaison avec celle d’une myriade de chanteurs.
Cet album est passionnant d’un bout à l’autre. Les 5 titres sont tous assez longs, ce qui permet la mise en œuvre d’une palette conséquente de différentes atmosphères dans le déroulé de chacun d’entre eux.
Le chant, très présent, est l’un des principaux fils conducteurs. La densité des compositions est très prenante, et les imbrications des différents intervenants, notamment les superbes solis de Lori Linstruth s’intègrent à merveille dans l’ensemble.
Les contrastes sont permanents : les atmosphères atmosphériques succèdent aux passages plus intimistes, qui précèdent eux-mêmes les montées en puissance. Tout cela reste finalement assez classique, mais cela se fait avec une grande homogénéité, sans faille, ce qui a pour conséquences que l’intérêt de l’auditeur reste en éveil de manière permanente, à l’affut et dans l’exaltation de ce qui va suivre.
Bravo à Arjen Lucassen pour cette nouvelle étape dans sa déjà longue carrière.
Il a su marier avec justesse ses anciennes expériences musicales et sa soif de renouveau. Le résultat issu de ce nouveau projet GUILT MACHINE est très convaincant et devrait le mettre une fois de plus sous les feux de la rampe qui éclairent les artistes et les créateurs de Musique Progressive.
18/20
http://www.arjenlucassen.com/content/arjens-projects/guilt-machine/