Bjørn Berge : chronique album « Heavy Gauge » (2021, Blue Mood Records/Pias)
Bjørn Berge bouscule la musique comme il bouscule ses instruments. Le musicien norvégien de 52 ans, avec sa discographie bien fournie, adepte des guitares acoustiques à 6 et 12 cordes, démontre une nouvelle fois avec l’album « Heavy Gauge » qu’il est au-delà des étiquettes et des conventions. Même si ses influences majeures sont Robert Johnson, Elmore James, Leo Kottke et John Hammond Jr, « Heavy Gauge » n’est pas au sens strict un album de Blues. C’est plutôt un savant cocktail d’influences diverses et variées, Folk, Blues, Funk, Rock… qu’il met en scène avec son style très personnel, d’une manière inusitée et très souvent spectaculaire !
L’album « Heavy Gauge » a été réalisé sous la forme d’un trio, avec Kjetil Ulland à la basse et Kim Christer Hylland à la batterie/percussions.
La voix rauque et caverneuse de Bjørn, toujours très impressionnante, occupe totalement l’espace sur cet album aussi percutant que diversifié.
Il démarre avec « The Wrangler Man », morceau très rythmé avec de la slide guitare. « A Matter Of Time » est très doux, joué en picking. « Bound To Ramble », un titre très blues, comporte un superbe travail basse acoustique /guitare très punchy, sur lequel est posé sa voix. « I Got It Made » est, quant à lui, très enjoué et particulièrement rythmé. Le cinquième titre, « Rip Off », est un véritable OVNI, Free-Prog-Folk…, qu’on imaginerait facilement converti en Métal électrique… Le sixième titre, le très bluesy « Stray Dog », possède des intonations « claptoniènes ». « Alone Again », avec son riff répétitif et lancinant, est particulièrement entrainant. Le huitième morceau, « Coliseum », est davantage consensuel et dans l’air du temps, particulièrement chantant et mélodique. L’album se conclue avec l’inquiétant « Bottle Floats » sur lequel la voix de Bjorn Berge est particulièrement profonde, caverneuse et obscure…
Cet album est une réussite totale. Il est fascinant, captivant, passionnant, envoûtant par moments. Bjorn Berge ne s’est visiblement pas fixé de limites pour le composer. Sa manière de chanter lui permet une nouvelle fois de « conduire » les différents titres dans un univers qui lui appartient totalement.
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