Elise & The Sugarsweets : chronique album « Horosho » (2022)
Elise & The Sugarsweets, remarquable groupe français de Rhythm and Blues moderne, nous propose son nouvel album intitulé « Horosho », composé de 10 titres.
Adosser le qualificatif « moderne » à Rhythm and Blues me semble plutôt judicieux dans la mesure où les compositions proposées sont produites avec beaucoup de rigueur, de vivacité, mais aussi avec des touches musicales subtiles et actuelles. « L’étiquette » R’n Blues est d’ailleurs sans doute un peu trop restrictive pour définir et cerner parfaitement la musique proposée par cette formation, qui flirte régulièrement avec le rock, le funk et même le jazz. L’ensemble aussi cohérent que musical qui en résulte propulse sans aucun problème et avec brio leur musique dans le 21e siècle. On peut également entendre quelques fantaisies ici ou là, comme sur le très funky 4ème titre « My Goddess Got Shapes », sur lequel Yulia Gubenko se « lâche » sur quelques courtes mesures, flirtant brièvement avec le slam/rap !
L’ensemble est remarquablement cohérent tout au long des 10 titres. La rythmique basse/batterie maintient en permanence un tempo hyper dynamique. Les claviers, assurés de main de maître par Bala Pradal, sont réalisés tout en finesse, posés en nappes subtiles qui enveloppent avec moelleux les compositions. Olivier Raymond, très actif et efficace à la guitare mais sans la moindre ostentation, ponctue et anime régulièrement les titres avec des courts solos, des riffs et également beaucoup de rythmiques. Le titre « You Better Stop » en est une bonne illustration. De plus, les sonorités de guitare qu’il propose sont vraiment de grande qualité, souvent légèrement crunchées, parfois agrémentées d’un subtil trémolo…
Yulia Gubenko a rejoint le groupe au cours de l’automne 2019, avec un « baptême du feu » sur scène avec l’ensemble des musiciens en janvier 2020. Elle apporte sa fraîcheur, son groove, son charme, sa technique et également sa puissance avec un chant parfaitement en place et très expressif et chaleureux. Elle est, en quelque sorte, le point d’orgue qui permet d’agréger l’ensemble des sonorités proposés par les musiciens.
A l’écoute de l’album « Horosho », on comprend très rapidement qu’un nouveau cap a été franchi par le groupe, avec notamment une production et un mixage très carrés qui sont montés en puissance, et des morceaux particulièrement bien structurés. L’ensemble s’est étoffé, avec des arrangements qui ont pris une envergure certaine. La présence ponctuelle de chœurs et de cuivres y contribue en apportant également plus de « couleur » et plus de matière.
- Album recommandé par Prog-Mania.
Line-up : Yulia Gubenko (chant), Olivier Raymond (guitare), Bala Pradal (claviers), Jérôme Ferrié (basse), Olivier Ferrié (batterie)
Musiciens additionnels : Himiko Paganotti (chœurs), Audrey Lurie (Chœurs), Philippe Sellam (saxophone), Lorenz Rainer (trompette), Martin Berlugue (trombone), Maxim Raymond (piano [6], Orgue Hammond [7])
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Photo Février 2020, Château du Rozier – Feurs (42)