ARMELLINO est un nouveau groupe qui arrive dans le paysage classic rock/heavy blues français. Yann Armellino, l’un des 2 guitaristes, a très gentiment accepté de répondre aux questions de PROG-MANIA à l’occasion de la sortie fin septembre 2024 de leur très réussi premier album, « Heritage Blend ».

Yann, peux-tu nous présenter succinctement les différents musiciens qui composent ARMELLINO ? (leurs groupes principaux, le rôle de chacun, leurs références…).
YA : Il y a Alban, mon frère, à la batterie. J’ai débuté avec lui, ce qui m’a appris à garder le rythme car se prendre des baguettes en pleine figure lorsqu’on est à côté niveau tempo, ça fait mal au bout d’un moment ah ah. Le retrouver derrière les fûts dans ce projet est vraiment chouette, on a une vraie complicité. Ses références vont de Eric Carr (Kiss – RIP 1991), Terry Bozzio, Eric Moore, John et Jason Bonham… Jacques Mehard Baudot, que vous avez plus l’habitude de voir guitare en main, est à la basse. Le choix de faire appel à lui s’est assez vite imposé, car il jouait déjà un peu de basse et humainement, on se connait depuis des années. On souhaitait, en plus d’une belle histoire musicale, vivre un truc un peu familial niveau humain.
Vincent Martinez au chant et à la guitare, il était auparavant dans l’excellent groupe Carousel Vertigo. Et votre serviteur à la guitare.
Comment est venue l’idée de créer cette formation ? Qui a été l’initiateur et le moteur de ce projet ? A-t-il été facile de trouver les différents musiciens et de le lancer ? Comment le choix des musiciens s’est-il effectué ?
YA : Je connais Vincent depuis longtemps et quand il a quitté Carousel Vertigo, on s’est enfin décidés à se réunir pour envisager un projet ensemble. Nous n’avions pas de « moteur », juste l’envie de jouer ensemble, passer des bons moments guitare en main à jammer et voir ce qu’il pouvait en ressortir. La sauce a pris très vite et l’idée d’un album s’est imposée naturellement. Trouver nos camarades de jeu a été facile. Dès le départ, je savais que mon frère serait de la partie et Jacques nous a rejoints peu de temps après. En plus d’une bonne entente musicale, on souhaitait un truc solide humainement.
Concevoir, écrire les morceaux, enregistrer un premier album, trouver un label : cela n’a-t-il pas été compliqué ? Quels ont été les « clés » pour y arriver ? La décision de faire ce premier disque a-t-elle été évidente à prendre ?
YA : Concevoir et écrire les morceaux a été la partie la plus simple car, comme je te le disais précédemment, la sauce a pris très vite musicalement et la décision de partir sur un album a été claire dès le départ. Je ne me voyais pas sortir juste un « son » comme disent les « djeuns »…Concernant le label, ça a été un peu plus « mouvementé » car ils ne sont plus très nombreux depuis la crise du disque due à l’explosion des sites de streaming. Nous avons quand même eu quelques bonnes touches et notre éditeur, Jean Davoust (que je remercie pour sa confiance et son soutien depuis de nombreuses années), a trouvé le deal avec May I Records – PIAS, ce qui nous a assuré une vraie sortie « à l’ancienne » avec un beau réseau de distribution tant physique que numérique.
Il y a 2 guitaristes de très haut niveau sur ce premier album : Vincent Martinez et toi. Comment vous êtes-vous répartis les rôles ?
YA : Merci. Nous ne nous sommes pas vraiment répartis les rôles, nous avons fonctionné au feeling. Jouer avec Vincent est un cadeau. Je trouve qu’il a un groove, une personnalité et un phrasé qui n’a rien à envier aux plus grands et en plus il chante vraiment bien ! Donc, aucun problème d’égo, c’est pour cela que l’on se retrouve des fois seul ou à deux suivant les titres.
Penses tu que le chant en anglais soit incontournable dans le rock ? La question s’est-elle posée de chanter en français sur cet album ?
YA : Dès le départ, Vincent savait que le chant serait en anglais, comme c’était le cas dans son précédent groupe Carousel Vertigo. Après, que l’anglais soit incontournable dans le rock est une vaste question…Personnellement, ça me parle plus quand c’est chanté dans la langue de Shakespeare mais il y a des artistes qui arrivent à très bien faire sonner notre langue que ce soit dans le blues ou dans le rock avec Trust (évidemment !), FFF, Lofofora, Shaka Ponk et beaucoup d’autres…A l’époque, il y avait Le Cri De La Mouche qui envoyait méchamment. Je pense également à Daran quand il était avec « Les Chaises » (Avec Eric Sauviat et Judge Fred), ça ne nous rajeunit pas…
D’une manière plus large, que penses tu du paysage rock dans notre pays ? Les nouveaux groupes ont-ils leurs chances ?… Ressens tu un renouveau du rock français ? Avec quels groupes, le cas échéant ?
YA : Le paysage rock made in France se porte plutôt bien, il y a de nombreux artistes et groupes vraiment chouettes comme par exemple les Red Beans & Pepper Sauce, Rozedale, Jessie Lee & The Alchemists (et oui !), Nico Chona & The Freshtones, Little Odetta, Mat Ninat, le retour de FFF, Manu Lanvin, Gaëlle Buswell, Nina Attal et beaucoup d’autres. Je ne sais pas si on peut parler de renouveau, mais il y a une scène bien active. J’espère en croiser plusieurs lors de nos dates.
De quelle manière les différents titres (musique et paroles) ont-ils été écrits ?
YA : Niveau musique, ça s’est fait très naturellement, nous n’avions pas de frontières de genres, juste l’envie de partager un melting-pot de plein de choses qui nous touchaient. C’est pour cela que l’on trouve des titres avec des ambiances tantôt blues, tantôt classic rock voire soul. Les paroles ont été écrites avec Pascale Mason, chanteuse et autrice de talent, qui avait déjà travaillé avec Vincent. Un vrai travail d’équipe !
Ce premier album est résolument orienté classic rock/heavy blues : pour toi, quels sont les musiciens et les groupes qui ont le plus fortement marqué ce style musical ?
YA : Oups, vaste question…Les pionniers sont peut-être Fleetwood Mac, Cream, Creedence, Free, Humble Pie, les Small Faces, Bowie période Ziggy, Grand Funk, Mother’s Finest, j’en oublie beaucoup… Après, il y a Deep Purple, Whitesnake (période anglaise), Kiss (période 70’s), AC/DC, Thin Lizzy, Aerosmith sans oublier Van Halen qui, en 1977, arrive avec un Ovni qui va changer le « game » comme on dit !… Difficile de dresser une liste, c’est très subjectif.
Comment ce premier album de ARMELLINO, « Heritage Blend », a-t-il été accueilli par le public et par les critiques ? YA : L’album vient tout juste de sortir donc il est encore un peu tôt pour avoir un retour complet. Les premiers avis sont très encourageants, ça fait plaisir. Lorsqu’on sort un nouvel album, on a toujours le doute de savoir si on a bien fait etc. On se sent un peu fébrile le Jour J, ça ne nous appartient plus… Affaire à suivre.
Quel est le plan de marche du groupe ? Des concerts, voire une tournée sont-ils envisagés ? Avez-vous hâte de partager ce nouveau projet avec le public ?
YA : Après la période de promotion pour accompagner la sortie, nous allons nous atteler à trouver le plus de dates possibles. Nous avons déjà quelques pistes et comptons bien défendre l’album en live jusqu’à fin 2025 donc oui, nous avons très hâte de partager tout cela avec le public !!
Pour conclure, as-tu un scoop à nous apporter ou des informations complémentaires à partager ?
YA : Un mot sur la pochette que je trouve super réussie. C’est Laurent Bodson, artiste peintre très talentueux, qui l’a réalisée. Elle a ensuite été finalisée par l’agence 311mph, ils ont fait un travail remarquable. On envisage sérieusement la parution d’un vinyle.
Je terminerai par rappeler aux lecteurs que nous écouter sur les plateformes c’est bien, mais acheter nos disques c’est beaucoup mieux pour soutenir notre travail ainsi que celui de nos différents partenaires !! Merci pour votre soutien et à bientôt.
Line up : Vincent Martinez (chant et guitare), Yann Armellino (guitare), Jacques Mehard Baudot (basse), Alban Armellino (batterie). Invitée Jessie Lee Houllier (chant sur titre Fire).
https://www.facebook.com/yann.armellino
